Intervention de Christine Coustal à l’occasion du séminaire « Femmes et Hommes : un même désir de travail » du G.R.A.A.M. du 13 mai 2011

Au travers d’un cas clinique particulier est-il possible de questionner l’influence du féminin et du masculin dans l’identité professionnelle ?

Synthèse de l’intervention :

Le cas présenté est celui d’une personne transsexuelle homme vers femme qui se repositionne dans le champ professionnel sous sa nouvelle apparence / identité. Jusqu’alors sur un métier majoritairement exercé par des hommes, cette personne a testé une activité majoritairement exercée par des femmes mais elle souhaite revenir à son métier d’origine. Par ailleurs les éléments qui l’animent dans le travail tournent autour des notions de pouvoir, de challenge, de créativité avec une forte valorisation du faire, de l’action, du dynamisme.

Ce cas ouvre les interrogations suivantes :

Hors de l’anatomie et des représentations sociales, qu’est ce qui qualifie la part de féminité et de masculinité de tout un chacun quel que soit son genre (au sens de l’identité sexuelle) ? Existe-il du féminin et du masculin sur d’autres dimensions que l’axe mâle / femelle et l’axe image sociale du féminin / image sociale du masculin ?

Partant de la mère comme premier objet d’amour, la lecture psychanalytique différencie le chemin du petit garçon et de la petite fille en indiquant que le premier garde un objet d’amour de même identité sexuée toute sa vie, ce qui n’est pas le cas pour la petite fille.

Existe-t-il des chemins différents de la pulsion du travail en fonction de l’identité sexuée ?

Dans le cas présenté, le féminin et le masculin apparaissent sur l’axe anatomique (changement physique) et sur l’axe social (nom, vêtements, métier de femme ou d’homme) mais quid d’une différence sur l’axe psychique ? Ce qui anime son désir de travail parait être indépendant de son cheminement transsexuel.

Beaucoup de questions et peu de réponses pour ouvrir un débat en gardant en tête que selon Maurice Blanchot « la réponse est le malheur de la question » !

Par : Christine Coustal

Le : 13 mai 2011